Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence - Couvent de Paris
Willkommen, bienvenue, welcome au Couvent de Paris des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence

Écris à ta Sœur

En mars 2020, nous avions proposé à chacun·e de prendre sa plume pour nous raconter tout l'Amour, la Joie, la Beauté dont nous vous irradions par nos présences si uniques et merveilleuses depuis 30 ans !
Depuis, un virus est passé par là et le Conclave prévu pour nos 30 ans en juin 2020 n'a pas eu lieu… Nous avons reçu vos lettres comme des cadeaux pour fêter cet anniversaire. Elles ont réchauffé nos cœurs confinés au fond de nos cellules. Nous les avons conservées précieusement et voulons les partager avec vous !
Notre boîte aux lettres reste ouverte pour recueillir vos souvenirs, anecdotes, pensées, messages… Prenez la parole ! Écrivez-nous !

Bonjour,

j'écris peut-être assez tardivement, et ce que je vais écrire sera assez maladroit.

J'ai entendu parler de vous via une amie très LGBT+ friendly (je ne sais même pas si j'utilise l'acronyme correct), qui admirait votre démarche. À la première vue bon, moi qui ne suis pas fan de maquillage, forcément c'était un peu outrancier à mon goût. Mais après tout, ce n'est pas parce que je ne souhaite pas faire ce genre de maquillages sur mon visage, que je trouve ça "moche" sur d'autres, au contraire , et en fait plus je vois vos actions, vos photos, plus je suis content de me dire "C'est cool qu'elles aient une telle identité, tout en étant aussi ouvertes et inclusives !" (je dis "elles", j'espère ne mégenrer personne, et vous prie d'excuser ma maladresse si c'est le cas). Parce que ces costumes sont aussi chatoyants que vos actions sont utiles, belles, d'une grande humanité. Si certains faux-dévots vous accuseront de pervertir des codes de l'Église, vous suivez pourtant bien mieux les principes d'amour, d'aide du prochain et de partage qu'eux.

J'ai beau être un homme, blanc, cisgenre, hétéro, en bonne santé, quarantenaire et riche (ah non, je suis plus jeune et plus pauvre, mais quand même dans le groupe dominants), je vous dis merci. Merci pour tous ceux que vous aidez. Merci pour ceux que vous soutenez, qui s'étendent bien au delà des victimes du VIH. Merci pour votre lutte lutte contre le sexisme, la transphobie, l'homophobie, la putophobie et les autres oppressions. Votre message du 21 mars est un des rarissimes que j'ai vu qui pense à tous le monde, et évoque les problèmes soulevés par le confinement mais qui restent invisibilisés, muets : violence conjugale, enfermé avec l'ex, enfants opprimés, et bien des choses que, j'en ai peur, nous ne découvrirons avec horreur que lorsque le confinement sera levé. 

Je ne tombe sur votre page qu'aujourd'hui, mais je vais désormais la suivre, car en plus d'apporter de magnifiques couleurs au fil d'actualité, j'en apprendrai aussi un peu sur des sujets que je connais très mal et auquel je ne suis pas assez sensibilisé car pas directement concerné.

Bon courage à toutes, bravo, sincèrement, avec une larme à l'oeil en écrivant.

J'espère ne pas avoir dit de bêtises dans ce message (des fois, même en étant animé de bonne volonté, on peut faire de grosses gaffes sur des sujets qu'on ne maitrise pas, ou mal exprimer sa pensée), si tel est le cas je vous invite à me le dire si vous le souhaitez.

Encore bravo, encore merci. L'humanité a besoin de personnes comme vous.

Tezlat

Bonjour,

Je suis Éric de Grenoble. Il y a quelques années, nous avons pas mal travaillé avec le Couvent de Paname, Sœur Cyhère et quelques acolytes. 

Je me souviens de plusieurs moments forts :

  • la Restitution des Injures, tous en blanc dans les rues de la ville, avec des étiquettes injurieuses que nous arrachions au fur et à mesure pour les jeter dans une boîte aux lettres géante adressée au pape ;
  • l'ouverture des Phob.Ô.folies en 2005 et surtout 2006 et le discours des Sœurs sur l'état du monde et la bienveillance nécessaire, moment hautement politique dans une ville qui a parfois été frileuse ; j'ai encore les vidéos, si ça vous intéresse ;)
  • le moment d'émotion et de rire, au début des années 2000 quand un soir de détente et de militance dans un bar de Grenoble, les Sœurs ont béni mon PaCS avec mon conjoint, à grand renfort d'eau "bénite" et de balai de chiotte pour nous en asperger.

J'ai adoré ces moments de partage, de fous rires et de militance à vos côtés, votre capacité admirable à prêcher le Juste et le Vrai, à porter un regard critique, aigu et plein de recul sur ce monde.

Alors merci pour ces temps forts, merci pour votre travail et merci pour vos prises de position !

Grosses bises à toutes !!!

Éric Céret

Bonjour Sœur Pandora, bonjour mes Sœurs, Bonjour vos Gardes-Cuisses,

C'était un 13 juin 2004, à une époque révolue ; de combats, de préventions et de joies. 

Les établissements du Marais et leurs équipes et clients respecti(f)ves se sont tou(te)s rencontré(e)s lors d'un superbe événement : "Talons et Crampons". 

Il faisait une chaleur à griller, cloquer au contact du 1ere rayon de soleil, vous mes Sœurs étiez parmi nous (minou), présentes, démentes et fabuleuses. Je revois encore à ce jour là Sœur Piccolatta au front, sa robe verte scarlett O'Hara faite dans les doubles rideaux du Couvent ou d'ailleur, remontée un poil au-dessus des chevilles pour frapper dans le ballon rond alors que j’étais dans les cages, sur le côté, en train de papoter le bout de gras avec l'une d'entre vous mes Sœurs… Un merveilleux moment de fierté et d'insouciance.

J'ai également vécu, avec beaucoup d'émotions, un autre moment, quelques années plus tôt, lors d'une magnifique événement au début des années 2000, le Pik Nik des DJ's. Nous partagions avec vous mes Sœurs, les loges. Ce fut pour moi un grand moment de fierté et d'engagement à vous soutenir dans vos actions encore un peu plus. Vous nous avez avec mes comparses de l'époque (Feu Freda, Karla, Carlotta et moi-même Illusion) intégré(e)s dans votre cercle de prière avant entrée en scène. 

Autre moment dans vos vies, mes sœurs, et de la mienne ; l'immense honneur d'accompagner Mère Maria Piccolatta Capuccina à son "passage de voile", cérémonie à ciel ouvert sur le terre plein de la rue de La Reynie. Passée Mère Piccolatta, élévation au rang de Mère Sup' du Couvent de Paris de notre Sœur Hildegarde du Pardon Éternel. Émotion, bonheur, partage, fierté d'être avec vous dans ces moments forts.

Bien d'autres souvenirs à vos côtés (les 1ers Décembre, le Patchwork des Noms, les rencontres de rues lors de vos actions d'écoutes, de prévention et bienveillance, le Printemps des Associations…) ; souvent et le plus possible avec vous si ce n'est physiquement c'est en pensées 

Merci mes Sœurs, d'Être, dans mon parcours de vie.

Je vous aime avec la tête avec le coeur.

Cécil la Dingue

Elles sont douceur et fierté.
Autodérision et gentillesse.
Profondeur et insolence.
Sensualité et légèreté.
Créatures ambigues, mi anges, mi démons.
Asexuées et insaisissables.
Adorées et détestées.
Une tragédie mystérieuse, une comédie burlesque.
L'accessible inaccessible.
Uniques et universelles.
Maîtresses dans l'art d'éteindre leurs individualités
Tout en l'affirmant avec force.
Toutes de paradoxes vêtue, j'ai réussi, à travers Elles,
À me réconcilier avec moi-même.

Arty Jesse

1990 vous êtes bien jeunettes les gamines 😂

Que dire ? 😳

Vous fûtes avec le couvent de Paris mon seul soutien dans ces décennies ou mon quotidien était métro boulot hosto. Merci.

Souvenir ému des fondeuses de l’époque. Rita, Pénélope, Jaja . 

Vous m’avez trainé à Poitiers et fait découvrir Juliette.

Vous resterez un arc en ciel pailleté dans des souvenirs de sexa puis de quadra etc. etc.

Pardon plus quadra depuis longtemps plutôt octa et nona bientôt.

Alain Carré

Mes chères Sœurs,

si vous n'aviez pas été là durant 15 années de ressourcements avec vous, mon vécu avec le VIH en aurait été très différent, surtout dans les années difficiles pendant lesquelles en plus nous perdions des proches et des militant(es) et des personnes suivies .

Je vous aime pour tout ce que vous m'avez permis de partager avec les autres ressourcés, avec vous, dans la joie, l'amour, l'écoute, la bienveillance, le non-jugement.

Je suis là, encore, 33 ans après la découverte de ma séropositivité et jamais je n'oublierais nos moments.

Bisous,
Pascalou

Pascal Barbarin

Merci à vous pour votre présence et votre délicatesse. Quant à votre spiritualité elle est vraiment extraordinaire.

Vous êtes un repère de bienveillance dans la légèreté et dans l'humour. Ça fait tellement de bien.

J'ai eu la chance de participer à un ressourcement chez vous à Bonneuil il y a deux ans et à Toulon l'année dernière. Ça n'a été que du bonheur. J'ai bien envie de renouveler cette année si cela est possible. Ces ressourcements sont pour moi une bouffée d'oxygène. Plein de bises !

Jean-Louis Lecouffe

Mes très chères Sœurs de la Perpétuelle Indulgence,

Moi, femme lesbienne, outée, privilégiée et bien portante,

je vous cède volontiers la robe, si transgressive quand c’est vous qui la portez,
je vous cède volontiers le maquillage, qui cesse sur vous d’être conformiste pour devenir extravagant,
je vous cède volontiers la coquetterie, qui fait chez vous naître le personnage,
je vous cède volontiers les talons, qui sont sur vous une arme de libération,
je vous cède volontiers la cornette, qui devient sur vos têtes un étendard de tolérance,
je vous cède volontiers la jeunesse, mes 30 ans, les vôtres, qui gardent entre vos mains toute leur fraîcheur grâce à vos élucubrations outrancières.

Vous faites bien meilleur usage de tout ça que moi, qui ne sais que faire de tous ces diktats imposés à ma féminité.

Vous les rendez festifs, provocants, militants…

Merci de m’en débarrasser, de les détourner, de leur donner du sens, le vôtre.

Adeline Piketty

Bonjour mes Sœurs,

Voici une petite anecdote pour votre livre d’or :

Lors d’une soirée organisée par le Starman pour la Festy Gay de Gourin, des féministes s’étaient mis en tête d’obliger les filles à prendre un pisse-debout, ce qui créait un gros bouchon dans les toilettes. Je faisais la queue derrière un jeune homme barbu, qui partit agacé, alors qu’il aurait pu sans problème se contraindre à l’expérience. Je me faufilais alors dans une cabine ouverte, parce que mon envie d’uriner était bien plus forte que la recherche de la meilleure position pour le faire. En sortant, je me suis dit que ces nanas emmerdaient bien du monde, que du moment qu’on faisait dans le trou, le moyen d’y parvenir importait peu et patati et patata…

J’ai donc été trouver la Mère Supérieure pour lui expliquer toute cette basse manœuvre.

Cette chère Mère a ouvert son éventail d’un geste magistral, et sur ces mots : « Ah non, ça, c’est inacceptable ! », se dirigea vers les latrines bouchées afin de remédier à une meilleur gestion de flux, en sermonnant les militantes qui continuèrent de façon plus cordiale à proposer leur attirail sans pour autant l’imposer.

Bien sûr, je suivi toute la scène en arrière, bien lâche, et pouffant comme une petite bouffonne de pensionnat.

Vous permettez à toutes ces ouailles que nous sommes d’abaisser les armes. Et cela est indispensable si nous voulons tous.tes toucher à la liberté. Gloire à vous !

Kinoo de Lys

JE VOUS AIME

Laurent Queige

Bonjour, bonsoir à vous chères Sœurs,

Je vais vous raconter une histoire vraie. L'histoire d'une femme trans' en questionnement, qui, bien qu'elle ait réussie à changer ses prénoms à l'état civil l'an passé, était perdue dans son parcours de transition.

Un jour, elle devint bénévole dans un stand pendant un festival célébrant l'humanité. Et elle apprit qu'il y avait une association de lutte contre le SIDA qui avait elle aussi un stand dans ce même rassemblement. Dans un premier temps, cette jeune femme voulait aller faire un tour entre deux moments de bénévolat à faire la plonge et nettoyer des assiettes.

Elle a attendu devant ce stand qui, bien qu'il soit petit, l'impressionnait un peu. Qu'allait-elle bien pouvoir leur dire ? Comment aborder les choses ? Tous ces questionnements qui l'habitent et qui la rongent ? Dès que l'un d'entre eux remarquait ma présente il commença à l'aborder. La seule chose qu'elle était capable d'exprimer, c'était par des pleurs. Elle sanglota et certains des membres de l'asso lui firent un câlin général. Et l'un d'entre eux lui avait proposé d'aller voir les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, qui avaient un stand non loin du leur. Un des membres de l'asso est parti avec elle et discutèrent transition. Et une fois arrivés, les Sœurs ont accueillie cette jeune femme (qui pleurait toujours). Et l'une d'entre elle l’accueilli dans un entretien individuel. Sans pour autant vous dévoiler ce qu'elles y ont dit, la jeune transgenre a pu trouver un soutien, un réconfort, un safe place pour pouvoir pleurer encadrée par tellement de bienveillance.

Le lendemain, elle vint à une messe des Sœurs, puis elle marchait à une marche des fiertés au sein du festival, et au fil du temps, elle en apprit plus sur elle-même. Et une fois le festival terminé, elle y trouva de l'espoir, là où il n'y en avait plus.

Suite à cette rencontre, elle commença les démarches pour avoir l'attestation de sa psychiatre, puis vit deux endocrinologues (le deuxième fût le bon). Et elle commença son traitement hormonal en janvier 2020. Et maintenant, elle assume sa transidentité en plein jour. Et tout ça car elle a croisé le chemin de militantes d'Act-Up et des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence à la fête de l'humanité de 2019.

Et cette jeune femme trans' : c'était moi.

Merci mille fois pour tout ce que vous faites. Ainsi que pour tout ce que vous m'avez apporté.

Salutations Queer et Féministes

Tarja Fauvet

Bon anniversaire mes Sœurs ! Vous êtes indispensables, merveilleuses !

Vous êtes magnifiques… aussi rayonnantes à nu qu'avec vos robes, aussi belles dedans que dehors ! Prenez-le dans le sens que vous voudrez !

Camille Martin

Ma chère Panpan,

Que du plaisir d’avoir assisté à la naissance de Sœur Panpan chrysalide devenu papillon magnifique !

Que de chemin parcouru !

Merci aussi pour vos actions si justes et indispensables à notre société mais aussi à vos soirées festives si réjouissantes.

Que du bonheur, je vous embrasse très chère.

Christine M

Traverser les jours. Essayer d’y croire… Transversal do tempo (croix du temps)

Jenny Bel'Air

Pardon ma Sœur j’ai pécho
Je vous écris du fond de ma cellule Grise, mine De rien, on s’est trouvées ! Pardon je suis trop perché… sur mes talons, mes talents ?
Tueuse en série
Partageons cette folie commune
Nions l’évidence
L’onion sacré, celui qui fait pleurer… de joie, de rire
Depuis toutes ces années à vos côtés
Je vous aime et pour toujours je resterai votre Youtopie

Sœur Youtopia (2009 - Et terre ni t’y)

Bien chères Sœurs,

Je vous ai connues il y a fort longtemps.. 10 ans déjà.. Je pense à vous très souvent et vous suis "virtuellement" chaque jour.

Vous me manquez bien fort ❤️

Et une spéciale dédicace à ma "moman" Sœur Ranya "dite de la Mallle-à-Queues, représente des putains et des invertis d'orient" ❤️😘  ️ 

En soi je pense au couvent de Paris très très souvent… Un gros gros bisou à vous toutes 😘😘

Une ex-apprentie Garde-Cuisses qui vous garde dans mon cœur.

Bien à vous Sistas

Rachel Marques Blanchard

De San Francisco, Paris ou Kinshasa, par votre présence, vos actes ou vos meilleures pensées, les Sœurs, vous êtes toujours là. 
On choisit ses amis mais pas sa famille, bla bla bla. Encore une fois, ces vieilles expressions désuètes nous mentent. Vous, mes Sœurs, nous vous avons choisi, depuis longtemps. Notre famille à tou•te•s. De cœur et bien plus.

Vous nous accompagnez, nous aidez à grandir, à acquérir cette notion de l'impérieuse nécessité de bienveillance, sans jugement. Bien souvent, vous nous avez également aidé à mourir. Quand plus personne n'était là pour nous accompagner.

En ce qui me concerne, vous m'avez apporté la lumière sur votre engagement, l'envie d'en faire autant, peut-être différemment. Le souhait d'être moi aussi présent pour les autres.

Et puis, vous m'avez aidé à me marier également. Ce jour ensoleillé de juillet 2017. Votre discours à toutes les trois dans la maison commune et accueillante du XIIème arrondissement de votre Couvent.

Je n'oublierai jamais ce cérémonial profond, engagé et décalé. Je n'oublierai jamais non plus nos éclats de rire et toute cette joyeuse décadence d'après tout le protocole.

De tout mon Cœur, pour toute la vie, merci, bravo, et encore merci pour toute votre œuvre. 
Je vous aime tant 
Awomen

Sylvain Che Gayvarouse