Le Couvent de Paris
L'Ordre commence à se répandre sur la planète entière (Grande-Bretagne, Australie, Canada, Amérique du Sud, Irlande du Nord…). En 1989, nos aînées françaises prennent contact avec la Maison Mère de San Francisco lors d'un voyage et, l'année suivante, Sister Vicious Power Hungry Bitch, Sister X-Plosion et Sister Psychedelia, alors en voyage à Paris, élèvent les premières Sœurs françaises ; il s'agit de :
- Sœur Rita du Calvaire de Marie-Madeleine (ArchiMère Générale)
- Sœur Thérèse Ravière de Cul et Lard
- Sœur Marie-Mongolita des Fientes
- Sœur Ginette de la Vache Molle
- Sœur Plat-Du-Jour-Tous-Nos-Prix-Sont-Nets
Sister X-Plosion deviendra membre du Couvent de Paris sous le nom de Sœur X-Tacy Marie-Colette.
Le Couvent de Paris est élevé devant l'église de la Sorbonne, et nous continuons depuis notre inexorable extension.
Contrairement à ce que notre follitude peut laisser imaginer, nos couvents de France sont constitués dans le cadre juridique strict des associations. À cet effet, chaque couvent est une association indépendante. Comme toute structure associative, nous nous fondons sur le bénévolat ; il n'y a pas de salarié·e chez les Sœurs.
L'une des actions importantes des Sœurs de France consiste en l'organisation de séjours de Ressourcement, aussi appelés Jouvences, organisés une fois par an, à destination des personnes touchées ou concernées par le VIH. De nombreuses personnes, gays, lesbiennes, bisexuel·le·s, tox, transgenres, indéterminé·e·s, hétérosexuel·le·s, adultes, enfants, ont pu partager durant tous ces séjours le quotidien et la Follie des Sœurs. Autre succès, dans un autre registre, tenir debout toute une nuit sur nos talons aiguilles. Mais aussi, lors de toute action, ce petit sourire que l'on voit parfois naître sur les lèvres d'un garçon ou d'une fille accoudé·e au zinc du comptoir et qui avait l'air si malheureux avant notre arrivée dans le bar.
Certaines de nos Sœurs ont une relation très particulière avec la religion. Outre notre costume d'inspiration religieuse et le formidable attrait de quelques-unes d'entre nous pour les bijoux et les croix en particulier, nous respectons profondément la foi de chacune et chacun. Notre tenue n'a pas pour but de choquer gratuitement mais bien d'attirer l'attention des personnes que nous rencontrons. Si notre attitude est considérée comme provocante, c'est parce que les fondements de notre société font qu'un homme n'est pas censé se maquiller et/ou porter une robe. Ce qui sera alors ressenti comme une provocation par des personnes qui se reconnaissent dans une religion peut l'être par toute personne se réclamant d'une conception de la société dans laquelle un homme ne doit pas se « traveloter ».
L'image de la nonne reste dans l'inconscient collectif une figure de bonté, d'amour et de don de soi. Nous ne cherchons en rien à les ridiculiser. Les Sœurs en habit que nous rencontrons dans la rue ou dans le métro ne nous ont jamais jeté de pierres. Le dialogue s'est créé à maintes reprises et nous vivons toutes ces petits moments comme des instants de grâce.